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jeudi 7 juillet 2011

Nouvelles technologies pour glauques lendemains

Le parcours de la presse informatique et des sites web consacrés à l'informatique donne l'impression d'un bouillonnement.

En tant qu'utilisateur chevronné, on apprend vite à relativiser les annonces de révolution ou de progrès, sans nier l'amélioration des performances du matériel depuis 50 ans ni l'utilité de certains services à vocation encyclopédique.

Car les fournisseurs des matériels et des logiciels d'usage commun sont regroupés dans quelques quasi monopoles, depuis longtemps capables d'imposer leur musique et leur chanson.

Car Internet est devenu un réseau diffuseur de services centralisés vers des consommateurs plutôt qu'un réseau de communication entre des producteurs et des contributeurs.

Car la fabrication d'un logiciel est devenu un travail de professionnel prolétaire pour la réalisation d'un produit jetable très vite périmé techniquement, notamment du fait que sa remise à niveau impliquerait un démêlage des versions subtilement incompatibles des multiples composants des ateliers logiciels et des systèmes qui ont servi à le programmer.

Au total et de fait, l'utilisateur d'informatique est devenu un consommateur de services complètement passif, totalement étranger au modèle de l'utilisateur-programmeur-amateur des débuts de la microinformatique. D'ailleurs, les modèles économiques des téléphones portables intelligents et des ordinateurs personnels tendent à se confondre.

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Pourquoi ce manque d'enthousiasme devant l'innovation technologique en informatique ?

  • parce qu'il suffit d'observer un utilisateur de la dernière génération de portables pour ressentir à quel point le dialogue homme-machine et la définition de la finalité du produit constituent encore de véritables problèmes, malgré la "nouveauté"
  • parce que 9 innovations sur 10 dans le domaine des nouvelles technologies informatiques ne sont que des arguments marketing bidons ou des répétitions d'existants ou des productions fonctionnellement inutiles, souvent d'autant plus prétentieuses
  • parce que la capacité de création de sites Web personnels chez soi (ou à la rigueur chez son fournisseur d'accès) reste artificiellement réservée aux informaticiens et aux designers, alors que c'est la clé de la compréhension par chacun des technologies web, et une méthode de vaccination contre les faux arguments de dopage technologique
  • parce que la création sur le Web de vraies sociétés virtuelles, c'est un espace d'expansion sociale entièrement inexploré, mais hors de portée tant que nous restons les esclaves d'emballages marketing soumis à une exploitation statistique d'arrière plan destinée à nous alimenter de suggestions convenablement sucrées pour notre plus grand bien, en pensée comme en acte.

Et enfin, parce qu'il est évident que personne, depuis trop longtemps, ne se pose plus la question : à quoi cela sert dans l'intérêt général ?

Il n'y a plus que des affairistes et des pigeons ?

mercredi 6 juillet 2011

La presse informatique, rien que de la pub ?

Voici un lien vers le site d'un journal de technique informatique, peut-être le meilleur en Europe : http://www.heise.de/ct/

Ce journal est en allemand. Ce n'est pas un hasard. En Allemagne, il est possible et normal de faire carrière dans la technique et de devenir dirigeant d'entreprise en tant que technicien; c'est l'une des raisons de la solidité des PME familiales allemandes. On trouve dans ce journal des articles de fond sur les technologies informatiques, des réflexions prospectives, des critiques, toujours à base d'arguments techniques. Tout le domaine de l'informatique est couvert, de la puce électronique aux questions sociales.

Une presse d'informatique technique survit en France au travers de publications spécialisées de faible diffusion et de sites web dispersés, consacrés à certains langages informatiques, aux astuces de "pirates", aux variantes de Linux, etc.

En parallèle, les publications de grande diffusion restent à un niveau grand public, parfois même à la limite du publireportage.

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Pourquoi un organisme public, une université... n'éditerait pas un journal en français à partir de sa propre veille technologique sur tout le domaine de l'informatique, technique et social ?

La production d'un tel journal et sa diffusion numérique ne coûteraient pratiquement rien; c'est la matière grise qui ferait la valeur ajoutée.

Mais c'est aussi cette matière grise dont la rareté pourrait poser problème :

  • avons-nous encore les compétences pour réaliser un tel projet en langue française (autrement qu'en reproduisant une matière fabriquée ailleurs, avec 6 mois de retard) ?
  • osons-nous prétendre que l'informatique ne représente aucun enjeu particulier dans notre pays ?
  • osons-nous affirmer qu'un tel journal n'intéressera définitivement personne dans toute la communauté de langue française ?
  • ...

lundi 13 juin 2011

Réseaux sociaux pour quelles sociétés ?

Les sociétés virtuelles des réseaux sociaux sont les jouets technologiques d'une société affreusement réelle, une société dominée par le gaspillage, l'idolâtrie de la croïssance matérielle et la folie du pouvoir. D'ailleurs, le fonctionnement de ces réseaux sociaux provoque un gâchis énergétique considérable.

Jetez-vous sur la Postface page 241 du bouquin ci-dessous si vous le trouvez quelque part (NB. Le lien http://www.ippolita.net/ est mort et de toute façon la version téléchargeable ne contenait pas la Postface de mars 2011). Elle contient une analyse bien féroce des réseaux sociaux.

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A l'opposé, de vraies sociétés virtuelles seraient forcément des créations sociales innovantes et décentralisées.

Pour créer des sociétés virtuelles sur le Web, nous n'avons (presque) pas besoin de nouveaux outils, mais d'imagination, afin établir les fondations sociales, les règles de fonctionnement adaptées aux finalités de chaque nouvelle société virtuelle.

L'une des difficultés premières est celle du mode de dialogue entre les personnes dans le cadre de chaque société, pour ses finalités propres. Les nouvelles technologies, l'instantané, le spontané, ne sont pas toujours la solution pour instaurer un dialogue utile, même dans un cadre restreint à la famille, au voisinage, à une profession.... Ce sont de nouvelles formes de dialogues entre les personnes qu'il faut inventer, en tant que nouveaux modes de communication, après le langage des signes, la parole et l'écrit.

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Où sont les spécialistes des sciences humaines, les philosophes... capables de proposer une réflexion et d'expérimenter dans ce domaine des sociétés virtuelles ?

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