Pourquoi une transition politique est nécessaire

Selon plusieurs experts, la transition que nos sociétés devrait entreprendre dans les 10 ans serait un « grand dérangement ».

Par « grand dérangement », comprenons : transferts de populations des grandes villes vers des lieux en équilibre avec une production agricole, organisation raisonnée de rationnements divers, réintroduction de techniques proto industrielles de production, organisation du partage des véhicules, etc.

Dans les 10 ans, vous délirez ? Ce qui semble présentement encore plus délirant, c’est de perpétuer des systèmes politiques, des idéaux et des modes de vie… qui empêchent d’imaginer toute transition raisonnée, petite ou grande, en maintenant nos sociétés dans une totale incapacité d’anticipation (sauf aux plans symboliques et déclamatoires).

Si une transition de nos sociétés, grande ou petite, doit être réalisée, elle ne pourra pas se faire dans la continuité de nos idéaux et systèmes politiques. Ils ne sont pas faits pour cela ! Ces idéaux et institutions ont été conçus dans un monde autorisant la prédation illimitée de la « Nature » et sont, au moins dans les pays de longue tradition industrielle, fondés sur des valeurs dont le sens ne peut être séparé d’un idéal d’individu « libre » interprété parfois jusqu’à l’absurde par delà toute capacité de jugement dans un univers imaginaire de ressources infinies.

Le choix est de s’organiser maintenant pour réaliser une transition contrôlée ou de risquer pire qu’une récession, à tous les sens du terme, de pire en pire chaque année jusqu’au chaos. Même si on croit fermement à la mise à disposition universelle dans 50 ans d’une nouvelle source d’énergie quasi-gratuite et non polluante, le constat d’accroissement des contraintes pesant aujourd’hui sur notre vie quotidienne est déjà sans pitié pour les imprévoyants.

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Vivre ou subir, telle est la question.

Notre maison commune commence à défaillir faute d'entretien, alors que nos gouvernants continuent d’empiler des trains de lois, enchaîner les budgets de crise, subventionner des dossiers industriels fabriqués pour récolter des subventions, planifier des consolidations extensives de grandes concentrations urbaines, soutenir des régimes étrangers violents et malades, arbitrer dans les textes législatifs entre les valeurs totémiques partisanes, imposer de lourdes décisions dictées par des manoeuvres d’influence... Ce spectacle coûteux serait juste grotesque s’il n’avait pas de conséquences dramatiques de plus en plus apparentes sur nos vies - conséquences définitives en l’absence de croissance économique. Le prix à payer et les contraintes pour maintenir l’avenir de nos sociétés dans un carcan de béton deviendront de plus en plus élevés.

Dans les cadres institutionnels actuels, personne ne pourrait faire mieux que nos dirigeants actuels, même s’ils étaient munis des compétences adaptées. En France (et ailleurs), les circonstances physiques et morales qui ont permis, presque sans faille, la réussite d’un Plan dans les années 50-60 n’existent plus.

Nos institutions politiques à tous les niveaux, sauf peut-être le niveau le plus local parce qu’il « vit sur le terrain », sont inadaptées à la construction progressive raisonnée, dans l’action, de nouveaux projets de société. Il est inutile de refaire une liste des déficiences constatées, nos institutions et nos politiques contemporains ne sont ni meilleurs ni pires que par exemple ceux de l’entre deux guerres en Europe, et cette seule évidence suffit à qualifier leur incompétence face aux menaces pesant sur nos sociétés, encore plus à mesure que les contraintes s’aggravent, et d’autant plus que ces menaces et ces contraintes n’émanent plus seulement de causes humaines plus ou moins négociables mais de causes physiques (tensions sur les sources d’énergies de la révolution industrielle sauf les plus polluantes, épuisement de certaines matières premières industrielles, appauvrissement des surfaces agricoles, pollution de l’atmosphère, empoisonnement des eaux et des océans, etc.).

En résumé, il apparaît une première urgence : combler le déficit de compétence de nos dirigeants et de nos institutions en vue d’un Programme de Transition composé de projets cohérents dans le temps, dans l’espace et dans divers domaines.

Quelques préalables au Programme de Transition

Pour un début de crédibilité dans la gestion de grands projets publics à l’échelle d’un pays ou d’une grande région, le bagage commun à tout personnage politique doit être adapté, à partir du bagage classique de l’ingénieur.

A minima, un socle de formation commune :

  • les méthodes et les organisations de gestion des grands programmes, le phasage des projets comportant une (grande) part d’incertitude, les méthodes d’élaboration et de gestion des contrats associés aux différentes phases
  • un peu de « science » en logistique et maintenance
  • la connaissance des relations internationales contractuelles existantes, traduites en flux physiques vitaux (matières premières, alimentation, énergies…) en balance de carences nationales ou régionales
  • une connaissance historique et géographique élargie au continent d’appartenance, spécialement au plan culturel de la vie quotidienne des peuples, leur vie sociale, les valeurs profondes des gens « ordinaires »

Évidence première dans l’organisation d’un Programme de Transition : l’obligation de privilégier le collectif – pas la représentation du peuple, directement la population citoyenne - pas seulement dans la définition des choix principaux ou les répartitions d’objectifs, mais DANS L’ACTION et continuellement.

Certes, il existe des alternatives qui permettent d’ignorer ou sciemment dépasser cette obligation. Ces alternatives sont bien connues, on peut dire qu’elles ont à chaque fois fait la preuve de leur nocivité contre les populations. Tout récemment, malgré de nombreux précédents historiques, des peuples entiers ont bénéficié d’un échantillon de telles alternatives, dont l’instauration d’un confinement pour cause d’épidémie. En positif, retenons seulement que rien n’est impossible !

La conduite de grands projets dans le cadre du Programme de Transition, au niveau d’une nation ou région, implique au contraire :

  • la définition d’un « grand récit » collectif (par-dessus les valeurs de référence héritées des « Lumières »), autorisant implicitement des adaptations, par exemple du droit de propriété ou de prérogatives locales, si nécessaire pour réaliser les projets de transition
  • la définition d’un cadre de vie et d’un objectif de mode de vie aussi précisément explicités que possible, adapté par région géographique et agricole, à partir des spécificités, atouts et carences relativement à l’objectif
  • la reconnaissance préalable des risques et difficultés, par des expérimentations limitées dans l’espace et les objectifs (villages tests, régions pilotes)
  • la définition d’un cadre cohérent de convergence des grands projets régionaux, sur la base d’objectifs physiques, de consommations de matières premières et d’énergies,
  • la soumission de toutes les institutions et organes publics, de niveau national, régional… aux projets, au sens d’une contribution citoyenne comme les autres acteurs selon les compétences et outils disponibles mais sans prérogative a priori
  • la définition des rôles et des pouvoirs des citoyens acteurs clients, comme contributeurs à la maîtrise d’ouvrage et à la réalisation des projets selon les étapes et les compétences (à détecter, y compris dans les entreprises et chez les artisans)
  • la constitution d’un système de partage de l’expérience vivante entre les projets
  • la définition des modes d’interactions décisionnelles entre les acteurs clients et chaque direction de projet
  • la définition des contrôles étatiques à réaliser par étape des projets
  • l’exercice d’une responsabilité directe des décisionnaires des finalités et des cadres des grands projets devant les populations, selon des formes adaptées (à définir selon les cultures) mais qui ne doivent pas se réduire à des sondages (ni à des élections) et doivent permettre avant tout la reconnaissance raisonnée des erreurs éventuelles et les modifications correspondantes des cadres définis, ou à l’inverse leur confirmation motivée
  • la concentration de l’usage de la culture juridique sur l’élaboration puis la gestion continue des contrats, conventions, etc. (contrats avec des fournisseurs mais aussi entre organes et entités diverses, publics, semi-publics, etc.)
  • le refus de toute prise de décision impactant une population sous l’influence d’émotions, d’intérêts particuliers, d’idéologies historiques…

Petite ou grande révolution ?

Forçons le trait. Imaginons un Programme de Transition qui occuperait tout l’espace politique et institutionnel.

Il s’agirait alors d’une révolution différente (pas totalement…) de la Grande Révolution française de 1789, mais largement au même niveau de « dérangement » (au fait, pourquoi cette si Grande Révolution a-t-elle échoué durant ses premières années si on la juge rétrospectivement comme un Grand Programme : avons-nous le loisir de nous contenter d’arguments de principe comme finalités en référence à la seule Raison, pouvons-nous croire encore à des lois parfaites et à un code parfait qui réformeraient d’un coup la société à partir des conceptions d’un organe de pouvoir central en turbulence, pouvons-nous laisser le soin à des exécuteurs locaux d’imposer ces lois et ce code par la terreur ?).

Une grande question s’impose après l’évocation historique de la Grande Révolution : dans ce Programme de Transition, que faisons-nous des grands (et moyens) personnages qui peuplent actuellement nos institutions politiques et leurs abords ? La réponse est évidente : reconversion après formation à la gestion des grands projets. Tant pis pour les ambitieux qui n’auront pas su imaginer leur nouvelle activité ou qui refuseront de se retrousser les manches et considérer leurs contemporains comme des citoyens également porteurs de compétences plutôt que des administrés sans valeur propre. Dans les grands projets de transition, il existe un vaste champ d’activités pour les « intellectuels », dans les travaux nationaux ou régionaux préparatoires et surtout dans les étapes de réalisation et les ajustements en retour à opérer face aux réalités et obstacles. Citons par ailleurs trois types d’activités requérant à la fois culture et flexibilité mentale, voire un zeste d’inventivité :

  • la relation permanente du projet avec des acteurs qui sont aussi des clients, la recherche et l’entretien du vivier de compétences imposent de dépasser les méthodes de la « Communication » manipulatoire et des questionnaires bureaucratiques
  • le contrôle de la qualité du projet doit impliquer les acteurs clients pour leur propre édification dans leur responsabilité, en relation avec le système de partage des expériences
  • la définition, la négociation, la gestion des contrats avec les entreprises, artisans, indépendants, nécessite une triple compétence pratique, juridique et technique.

En termes moins aimables : une société vraiment en mouvement ne supportera plus ses anciens parasites… La grande époque des communicants et médias mercenaires, des cabinets de conseil en stratégie et management, des maîtrises d’ouvrage déléguées, des auditeurs omnipotents, des experts en partenariat public privé… est terminée. Celle des tout puissants services d’administration des finances aussi, car ni les priorités ni les objectifs du Grand Programme de Transition ne s’expriment plus en termes monétaires.

La ferveur technocratique déployée pour s’assurer de sa propre perfection par la stricte application de méthodes et procédures ne pourra plus leurrer personne. Tout au contraire, les chefs de projet devront rechercher les méthodes et procédures les mieux adaptées sur le terrain (c’est-à-dire d’abord les mieux adaptées à la population concernée), donc s’attacher plus à l’esprit qu’à la lettre, pour affronter des difficultés à nulles autres pareilles depuis très longtemps à cette échelle dans l’histoire : une mutation sociale par volonté populaire. Les chefs de projets à tous niveaux pratiqueront l’art du dosage entre autorité, animation, et consultation afin que chacun donne le meilleur de soi-même.

Retour sur quelques spécificités d’un Programme public de Transition

Pour ce qui concerne l’arsenal des techniques de gestion des projets, il n’y a rien à inventer… sauf un système d’information de partage de l’expérience qui permette les échanges réciproques entre les participants des divers projets à tous niveaux - y compris le niveau citoyen, faut-il le préciser ?

En effet, une erreur fatale serait d’enfermer les gestions des projets dans des tours d’ivoire (« war rooms » et logiciels pour spécialistes); en décalquant des modèles inspirés de grands projets d’ingéniérie. La pratique de la gestion des projets existe depuis l’époque des pyramides et probablement bien avant. C’est une science humaine de l’action collective. Dans un Programme public de Transition, le client, le maître d’ouvrage et (en partie) les réalisateurs des tâches sont confondus, ce qui fait exploser les schémas relationnels classiques à l’intérieur des projets et implique une adaptation des schémas contractuels.

Dans un Programme public de Transition, l’implication du citoyen dans la décision et dans l’action n’est pas une contrainte. L’implication du citoyen ne doit pas non plus être considérée comme un moyen, que l’on obtiendrait par exemple au travers d’une quelconque machination de séduction manipulatoire. L’implication du citoyen est un objectif premier. Pour cet objectif, on décalera d’autres objectifs ou on y renoncera. En retour, le Programme s’adresse constamment à chaque conscience citoyenne : qu’est-ce que vous pouvez faire pour le projet, qu’est-ce que vous avez fait pour le projet ?

La conduite des réunions décisionnelles devra se conformer au contexte potentiellement ou effectivement « révolutionnaire ». Le modèle classique de la conduite de réunion est à proscrire. Ce modèle classique, de fait un modèle de direction et d’influence plus que d’animation au sens propre, est indigne dans le cadre de projets impliquant des citoyens contributeurs à plusieurs niveaux (celui de la maîtrise d’ouvrage comme client, celui des tâches fonctionnelles dans la gestion des projets selon compétence, celui de la réalisation des tâches selon compétence…). Le sujet de la conduite des réunions décisionnelles est par ailleurs assez abondamment abordé dans ce blog. Il est proposé d’instituer un mode de conduite par trois animateurs professionnels. L’un des animateurs se consacre à la progression vers les objectifs de la réunion et au respect des règles de sa bonne tenue. Un autre animateur suscite et fait exprimer les avis personnels en fonction des compétences disponibles dans l’assemblée. Un autre animateur propose des voies d’approfondissement, notamment par l’exploitation du capital d’expérience.

Ailleurs dans ce blog, le problème évident des relations internationales, en particulier avec les pays voisins est évoqué, en termes de leadership contrôlé – un leadership autant que possible partagé mais sans naïveté : on n’est plus dans un jeu international à somme croissante ni même nulle et les cadres internationaux préexistants ne sont pas les bons. Là encore et surtout, ce sera vivre et créer ou subir.

Anoel.jpg De quelques objections

Le Programme public de Transition est ici envisagé comme un programme défini et dirigé, en partie réalisé, totalement contrôlé par la puissance publique et par la population. Il est évident que ce Programme fait appel au secteur privé par contractualisation de tâches comme éventuellement pour la réalisation coordonnée d’ensembles de tâches.

Cependant, au-delà du réveil de mauvais souvenirs historiques dans certains pays, cette conception rencontre des objections que l’on ne pourra jamais considérer comme définitivement écartées, car elles se reposeront à tous les niveaux sur le terrain en cours de réalisation.

En régime d’économie libérale, l’objection mère de toutes les objections repose sur deux arguments.

Premièrement, l’Etat dépasserait son domaine de compétence (au sens juridico administratif du terme) en assurant la maîtrise d’ouvrage d’un Programme public, encore plus s’il assure de fait la maîtrise d’œuvre d’ensemble impliquant une prise de responsabilité directe sur la réalisation

Deuxièmement, ce sont les entreprises, plus généralement le « secteur privé », qui devraient assurer la réalisation du Programme, et de fait ce sont elles qui l’assureront de toute façon, alors on peut à la rigueur discuter d’une élaboration étatique du Programme à grands traits et d’une forme de contrôle de sa réalisation, mais pas de la définition détaillée du Programme et encore moins de ses modes de réalisation.

En régime d’économie libérale, ces objections sont totalement fondées « en principe », au point qu’elles devront être considérées dans toutes les décisions importantes au cours de la réalisation matérielle des projets.

Cependant, en pratique, ces objections, si on doit en déduire des orientations générales dans tous les projets, ne tiennent pas une seconde dans le contexte d’un Programme de Transition sociale de grande ampleur. En pratique, ce qui est fondamental, c’est de proscrire les attitudes doctrinaires, car selon les circonstances, selon les types d’enjeux, selon les niveaux et types de risque, selon la répartition des compétences et des moyens, et selon d’autres critères qui apparaîtront en situation réelle, l’un ou l’autre type de solution, totalement étatique, partagée, totalement contractualisée devra pouvoir s’imposer.

Même dans le cas extrême d’un état édredon qui choisirait systématiquement d’acheter les « solutions » proposées par les structures d’influence de grands groupes, il lui resterait la tâche majeure consistant à « dégager le terrain » pour la mise en œuvre de ces solutions, notamment par la mise au pas de la population, notamment par le consentement à l’adaptation de normes, règlements, lois, ensuite très certainement par l’acceptation tacite du piratage puis désactivation de tous les organes étatiques et services publics susceptibles de gêner l’exécution des plans. Dans un Programme de grande ampleur sociale, ce retrait étatique équivaudrait à la disparition pure et simple de l’état en tant qu’émanation d’un peuple, sauf comme tiroir caisse à la merci des actions juridiques que ne manqueraient pas de multiplier les entités contractantes afin d’obtenir le maximum de bénéfices de leur position dominante et de minimiser leur responsabilité. La fin est connue : il n’y aurait que des victimes, certaines très riches, les autres très pauvres.

A l’extrême opposé, un état illuminé par un esprit révolutionnaire commencerait par nationaliser tous les grands industriels, a minima tous les moyens d’exploitation, fonciers, matériels et procédés, logiciels et brevets – idem pour les exploitations agricoles. Tout le monde connaît les échecs historiques de ce type de solution simplificatrice prise dans l’enthousiasme ou sous la contrainte. On pourrait cependant imaginer une voie raisonnée par négociation préalable après définition du domaine des biens d’intérêt commun, éventuellement la définition d’un statut intermédiaire de ces biens entre public et privé. A grande échelle nationale ou régionale, cette voie reste à inventer. A petite échelle, elle peut se présenter comme une opportunité locale à saisir sans séisme juridico administratif préalable, notamment pour sortir certains métiers de la menace permanente de misère et faillite.

En résumé : conserver de la mesure en toute décision (autrement dit : prévoir que l’on peut se tromper et comment corriger) mais ne pas hésiter à dépasser les bornes de la conformité aux doctrines ou aux habitudes.

Conclusion

En résumé, une refondation de toute « la » politique s’impose pour une transition maîtrisée (autant qu’une maîtrise soit possible) de nos sociétés à la hauteur des enjeux et contraintes qui vont s’accentuer fortement dans les 10 ans. Cette refondation est à préparer maintenant, vers une politique de l’action en relation directe avec les citoyens comme « clients », et par les citoyens comme acteurs.

Ou alors qu’on ne nous parle plus jamais de démocratie.

La question de l’adaptation des institutions politiques « centrales » se pose différemment selon les pays, au point qu’une dictature éclairée (au sens antique d’un organe désigné temporairement pour une mission avec pleins pouvoirs), aussi bien qu’un régime d’assemblées peut, entre autres, convenir à la définition du cadre et au contrôle des réalisations des grands projets nécessaires. Le problème premier est celui de la création continue et de la mise en oeuvre des compétences pour concevoir, diriger, réaliser des actions cohérentes et réalistes en fonction des ressources et à la bonne échelle.