Il se dit que les réseaux sociaux du Web abritent un foisonnement des idées, des débats passionnés, et qu'ils peuvent accélérer des révolutions.

La simple répercussion de rumeurs et la propagation de mots d'ordre, en échos automatiques, donnerait la même production.

D'ailleurs, constatons, même dans les blogs de réflexion écrits en français, l'évolution machinale de la langue des commentaires. L'orthographe est celle d'un automate correcteur à partir d'une reconstitution phonétique ignorant le contexte. La syntaxe est celle d'un rap enroué. C'est bien que la redondance du contenu permet de tout supporter sans difficulté.

Oua l'or on sait mâle con prix.

Dans notre Web des échos, il manque un emoticon pour dire "je suis d'accord mais je le dis à ma façon", et un autre emoticon pour dire son opposition, avec insultes de saison.

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De même, l'art des grands résonateurs de l'actualité sur le Web n'est qu'arrangement et reprise. Leur technique de composition est la comptine en kyrielle, enchaînant des nouvelles du jour avec des mots d'ordre choisis dans le stock des propagandes en cours, selon un modèle de présentation pris parmi les standards de leur milieu.

Or, toutes ces productions, premières et secondes, pourraient être confiées à des automates intelligents. En effet, elles ne requièrent que trois fonctions actives : découper, substituer, recoller. Avec une mémoire réduite à l'actualité, une alimentation en arguments publicitaires, quelques modèles de départ, un zeste de logique probabiliste pour la créativité, hop, le logiciel nous fait la chronique du jour et les commentaires en prime !

Si le message est différent du media, alors le message, c'est que nous nous prenons pour des machines.