Ce billet est encore un billet d'actualité, pour une fois sous quelques apparences de haute pensée, bien qu'il ne soit, au fond du fond, qu'une actualisation de dits et réflexions de mes grands parents, qui vécurent les améliorations accélérées du confort matériel depuis le tout début du 20ème siècle jusqu'à la décennie des années 80. Au passage, si on peut dire, ils vécurent plusieurs événements destructeurs de leur monde et de leur être, de leurs familles, de leurs ressources, de leurs moyens de subsistance quotidienne - guerres, épidémies, crises économiques, révolutions - ce qui les obligeaient à s'inventer une forme de sagesse.

Présentation résumée

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L'hystérie autobloquante de nos sociétés industrielles en réaction aux menaces planétaires peut s'expliquer de multiples façons, il devient urgent d'en choisir une qui soit opératoire. L'explication ici proposée est une forme d'auto hypnose assez banale dans l'histoire de nombreux groupes sociaux, mais qui a pris une dimension universelle avec l'expansion démesurée des services des nouvelles technologies en informatique et télécommunication, simultanément agents d'addiction et témoins de propagande. Au départ, il n'y avait qu'une théorie enthousiaste du Progrès par la science et la technique, rejetant à l'arrière plan le pillage des sources d'énergie et des ressources naturelles, à l'arrière plan aussi les dégradations inévitablement associées à la "société de consommation". Dans tous les esprits et dans presque tous les domaines de la pensée politique, économique, sociale, cette croyance au progrès absolu s'est constituée à l'équivalence d'une vérité scientifique en fondation d'une civilisation moderne caractérisée par sa dynamique en réseau mondial, en contraste de l'immobilisme relatif et des cloisonnements des temps anciens. Le petit maître du feu domestique se sent chaque jour plus puissant, et s'imagine bientôt maître de l'Univers, exonéré des lois physiques gênantes. Cette croyance est particulièrement confortable, elle nous débarrasse de la responsabilité de nous-mêmes comme dans une réalité virtuelle où tout serait maîtrisable par construction. Actuellement, cette croyance faussement solaire, en combinaison avec des justifications de circonstance et la simple peur de perdre, empêche de concevoir l'avenir de l'humanité terrestre autrement que par continuation ou survitamination de son socle agro-industriel, et la vocation universelle de cette croyance trouve sa démonstration dans l'acceptation mondiale de ce blocage - une implication circulaire tragiquement inepte. Nos illusions se dissiperont dramatiquement sous la contrainte, avec l'apparition des premières conséquences vraiment brutales des déséquilibres et des épuisements naturels, qui seront naturellement fortement différenciées selon les régions du globe. Dans l'état présent du monde, seule la mise en oeuvre de stratégies régionales de rupture en coordination minimale (et sur mesure) entre les pays pourra éviter la plongée dans le chaos de la guerre de tous contre tous. Dans l'état présent du monde, chaque stratégie de rupture pourra réussir à condition de s'annoncer comme telle par des actions initiales plus que symboliques et à condition de traiter en parallèle, dans toutes ses expressions et ses réalisations, le mental et le matériel, l'ordre social et la subsistance, l'individuel et le collectif.

Le réel comme création sociale

Beaucoup a déjà été écrit sur l'invention du réel, en tant que découverte du monde et de l'univers par l'Homme, au travers des péripéties des avancées des techniques et des sciences.

L'Histoire se souvient des créateurs de Progrès et même des précurseurs. L'Histoire se souvient des étapes d'apparition des progrès, aussi des régressions, des cruautés et des crudités. L'Histoire se souvient aussi des opposants au Progrès, des grands criminels, des doctrines fausses. C'est l'Histoire construite par l'Homme pour l'Homme.

Par suite légèrement abusive, dans notre culture collective, notre conscience du réel et ce réel lui-même s'assimilent à des produits scientifiques de l'Histoire humaine. Par extension totalement abusive, certains esprits audacieux ou simplement opportunistes considèrent que leurs vérités, leurs valeurs, leurs normes sociales, en tant que produits de cette même Histoire humaine, en obtiennent confirmation. Certains d'entre eux savent dire, à propos de tout événement de l'actualité, ce qui est le Bien, ce qui est le Mal, et discuter savamment de leurs hésitations.

Le point de vue de ce billet est tout autre - pas à l'opposé, tout autre - les autres billets de ce blog en témoignent.

En effet, en vue des tourments à venir dans notre époque, l'Histoire à privilégier serait celle des ruptures des fondements techniques et mentaux des sociétés, de la maîtrise ou non de ces ruptures, des effets ressentis ou constatés, que ces ruptures puissent être jugées rétrospectivement comme des progrès (sous-entendu vers nos sociétés présentes) ou des régressions.

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Les quelques ouvrages dont les couvertures illustrent ce billet peuvent être lus en écart à la modélisation simpliste de l'Histoire comme Progrès de l'Homme. Ils peuvent être lus comme des analyses de ruptures historiques dans nos modes de pensée et nos mode de vie, à présent que l'on connaît les conséquences de ces ruptures. Ils peuvent être lus comme des arguments d'existence de la capacité humaine de création du réel, le réel social de la vie en société dans ses dimensions physiques et mentales, le réel de la vie humaine - création par définition toujours d'apparence relativement positive dans l'instant. Dans ce parti pris de lecture, ces ouvrages ne sont pas spécialement originaux sur les étagères des librairies. Ces ouvrages traitent de leurs propres domaines divers pour leurs propres objectifs. Ensemble, ils témoignent de l'universalité de la capacité humaine de création du réel, matériel et mental, et de la variété de cette création dans l'Histoire.

La folle modernité par la virtualisation du réel

Pourtant, dans l'actualité de notre monde en 2020, l'absence de capacité de création du réel est frappante, à moins de réduire le réel à certaines spécialités pointues des techniques et des sciences appliquées. Les grossières mimiques théâtrales médiatisées de quelques puissants personnages ne font qu'accentuer la sensation de répétition et de lourdeur, même en dehors des domaines politiques et économiques.

Avant l'industrialisation massive, dans toute société (ou groupe social) de traditions, chacun se conduisait selon une éthique censément représentative de valeurs communes, évolutives au rythme des générations. Cette éthique était produite par un processus d'adaptation générative plutôt chaotique. Dans ces sociétés de traditions, une élite sociale se caractérisait par la conscience des nécessités d'adaptation de l'éthique, par le rééquilibrage entre les valeurs héritées ou par la réinterprétation de ces valeurs. Cette élite-là ressentait spontanément, par exemple, que Machiavel, en écrivant Le Prince, faisait acte de dénonciation de la fausse élite des puissants parasitaires et des prédateurs sans limite, une fausse élite de caïds complètement absorbés dans les péripéties de leurs compétitions.

A présent, dans une société "moderne" qui confond science et connaissance, pouvoir et machine, l'éthique sociale se résume à quelques sous-ensembles interprétables par informatique, y compris le "corpus légal" et les "institutions". Les dirigeants, ceux des états comme ceux des grandes organisations, ne peuvent plus que perfectionner à la marge la programmation de leur Grande Machine, dont le fonctionnement dépasse depuis longtemps leurs capacités mentales, pour optimiser des indicateurs de "réalité objective" en référence à un équilibre théorique. La population se gère en masses catégorisées de sous machines dont le logiciel principal d'interaction sociale serait limité à la réclamation de "mes droits" et à la reproduction maladroite d'éléments de langage produits par la Grande Machine à partir des sondages d'imprégnation par la Communication. On ne sait plus vouloir "bien faire", mais on sait toujours "faire bien", il suffit pour cela de suivre le programme à la mode avec l'équipement obligatoire des derniers bidules en promotion publicitaire.

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La réalité de ce réel de la modernité, c'est que le rêve de dépassement de l'humanité faillible et vulnérable se réalise par une projection de l'humain hors de son propre réel, comme super automate commandeur de sous automates de plus en plus puissants. L'ancien monde obsolète des humains d'avant, les humains de l'Histoire, survit dans les modèles de comportements émotifs caricaturaux des reportages de faits divers, des publicités, des séries télé et des oeuvres archivées qui les inspirent.

L'humain d'avant, c'était une autre espèce qui vivait et pensait autrement dans un autre monde, une espèce disparue comme Neandertal. Bienvenue dans le monde moderne des rêves en boîtes de conserve, bienvenue dans la société de l'être bidon.

Quelle rupture ?

Que la planète Terre ne supporte plus nos industries dévorantes et polluantes, que l'illusion de la toute puissance de l'Homme s'évapore subitement face à un élément perturbateur inconnu comme un nouveau virus covid, c'est un constat commun. Une autre évidence est la nullité des conventions mondiales successives sur le climat : imperturbablement, la progression des émissions mondiales de gaz à effet de serre se poursuit sur la même pente, sur une droite complètement corrélée à celle de la croissance du PIB mondial. Les conventions mondiales presse boutons ne seraient-elles pas l'une des plus tragiques manifestations de la virtualisation du réel dans notre modernité ? De plus, comment ignorer l'empoisonnement des océans et de la plupart des réserves terrestres d'eau douce, l'extinction des espèces animales et végétales... ? L'inertie des phénomènes planétaires naturels engendrés par les activités humaines est telle que la seule accumulation de nos négligences passées entretiendra la poursuite des dégradations de l'"environnement" pendant 10 ou 20 ans même si l'humanité cessait complètement toute activité industrielle. En conséquence, personne ni rien ne pourra raccourcir le délai naturel entre une éventuelle décision radicale "pour le climat" et l'apparition d'effets positifs dans l'horizon de nos décideurs. Alors, comment agir et sur quoi ?

L'espérance de solution par la technologie et l'innovation est un leurre grossier. Les véhicules à moteurs électriques, les avions à propulsion par hydrogène, les centrales d'énergie "verte", les usines d'absorption des gaz à effet de serre, etc. ne changeront rien à nos perspectives d'avenir terrestre, pas plus que les expéditions scientifiques sur Mars. La moindre modélisation des filières industrielles prétendument innovantes, en termes d'émissions nocives et de déchets, en termes de dépendance à des ressources limitées (l'eau douce non polluée va devenir plus rare que le pétrole), montre que globalement ces prétendues innovations seront sans effet, même localement pire que la prolongation des industries actuelles sans changement. De plus, même si une transition vers une "économie innovante durable" était prometteuse, même si elle était réalisable techniquement demain matin, la mise en place de sa logistique industrielle (y compris les usines de fabrication en masse) prendrait 10 ans au minimum. Or, nous n'avons plus le luxe d'un délai de 10 ans pour constater un échec, d'autant moins que cet échec est grossièrement prévisible dès à présent sans attendre les développements merveilleux de l'intelligence artificielle, de l'informatique quantique et de l'analyse des big data.

Dans ces conditions, si on en reste là, il est très facile de prédire l'avenir : la guerre de tous contre tous, et avant 2050, l'extermination d'une grande partie de l'humanité, mécaniquement et automatiquement par le jeu des compétitions en miroir, comme processus "naturel" de rééquilibrage entre ce qui restera d'humanité et les capacités hôtelières résiduelles de la planète.

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Peut-on imaginer des avenirs alternatifs ? Les sondages d'opinions, les réflexions de groupes consultatifs, etc. produisent des combinaisons de formules pré inscrites dans le paysage médiatique financé par des intérêts contemporains. Fatalement, même si les propositions peuvent être bonnes en soi, elles se présenteront et seront comprises par les décideurs comme des listes d'aménagements techniques ou juridiques, des orientations de bonnes intentions, des dénonciations "plus jamais cela", voire des rabâchages de mots d'ordre publicitaires, faute d'un plan d'ensemble reconnaissable comme réaliste et acceptable. Le miroir de notre médiocrité, il ne sert à rien de le briser en morceaux, chaque morceau reflète la même réalité que nous ne voulons pas voir : nous n'avons pas le luxe d'un délai de 2 ans pour augmenter encore notre niveau de désespoir, au risque de nous précipiter vers des versions actualisées d'échappatoires traditionnelles - autrefois, on trouvait un chef pour envahir les voisins, propager une religion sacrificielle...

En revanche, l'exploitation systématique des rares retours d'expériences locales "écologiques" significatives, réussies ou non dans les domaines de l'agriculture, de l'urbanisme et des transports, serait une priorité. Mais cette exploitation d'expériences ponctuelles ne sera utile qu'en référence à un plan d'ensemble - à construire -, pas seulement un plan de conversion agricole et industrielle, un plan de recréation sociale. En effet, même si on pouvait généraliser les réussites par des programmes nationaux, il resterait à convaincre la population, nous tous, de changer non seulement notre mode de vie mais notre pensée de l'avenir, et de contribuer à ces programmes autrement que par force. Les conseils avisés des collapsologues, les discours conceptuels sur la complexité et la résilience de nos sociétés... ne suffiront pas.

Bref, compte tenu de l'urgence, comme une rupture sera indispensable, pourquoi attendre le chaos ?

Dans l'immédiat, on pourrait espérer que des pays exemplaires prennent enfin quelques initiatives préliminaires de rupture, d'abord pour leur propre sauvegarde. Par exemple, à titre d'illustration (en référence à un pays européen) et sans ordre : - développement des techniques de la permaculture (agriculture adaptée localement), extension des surfaces cultivées pour l'alimentation humaine - création d'un droit de type "salaire universel vital" à tout citoyen en retour de sa contribution à des projets de travaux d'intérêt local (salubrité urbaine, agriculture péri urbaine, etc.) - restriction des transports aériens aux urgences, aux voyages à longue distance pour séjour de durée minimale de x semaines ou mois - interdiction des ventes d'automobiles individuelles consommant plus de 3 litres au 100 km (pour commencer) - limitation du transport routier de longue distance aux urgences et premières nécessités - arrêt des avantages tarifaires et fiscaux accordés aux productions énergétiques réalisées par des investissements spéculatifs - arrêt de l'extension des métropoles nationales et régionales (suppression des attributions de permis de construire par des autorités locales) - interdiction de tous traitements (bio) chimiques des surfaces agricoles rendant les nappes phréatiques et cours d'eau impropres à la consommation humaine ou animale - fixation des prix minimaux des productions labellisées, agricoles et d'élevage en exploitations conformes - soumission des importations à justificatif d'usage ou de commerce (a minima pour les importations produites par une grosse dépense énergétique ou requèrant une forte consommation énergétique pour leur fonctionnement) - arrêt de la spéculation automatisée - etc.

Tant pis pour les traités et les accords de commerce, tant pis pour le pseudo marché mondial de pure concurrence, tant pis pour la monnaie et la Dette, tant pis s'il le faut pour les interprétations littérales des droits de l'Homme et tant pis pour quelques éléments de notre confort quotidien ! Il faut une rupture pour de bon.

Soyons philosophes. Nous ne serons jamais dans le meilleur des mondes, même pas dans un monde aimable, avant des siècles, à partir de l'état ravagé où nous l'avons mis. Alors, ce serait peu d'admettre qu'il devrait être possible, tout bien considéré à présent, d'envisager sérieusement notre survie dans les 20 ans à venir (sous-entendu pudique : pour une finalité de préservation d'une dignité humaine minimale) ! De toute façon, l'Histoire nous apprend qu'une rénovation institutionnelle et sociale devrait être systématique tous les 10 ans dans tout pays bien géré (à l'analogue des "entreprises dynamiques"), ne serait-ce que pour éviter la sclérose des instances décisionnelles, l'auto complaisance des dirigeants, l'établissement de relations statutaires de corruption, etc.

Interprétons l'Histoire. Dans l'état présent du monde, l'Homme est objectivement devenu son propre ennemi. En l'absence de projet crédible et structurant de la société et de ses valeurs, la pression d'événements naturels brutaux imposera la rupture de l'ordre "économique, politique et social" comme un objectif en soi sous des appellations diverses. Ce sera automatiquement le cas dans tous les pays qui n'auront élaboré que des stratégies partielles d'ordre technico juridico économique.

Rupture pour recréation

Résumons quelques conditions de réalisation d'une grande opération de rupture, en prolongation régionale de quelques mesures préliminaires prises dans quelques pays de pointe, dans l'état du monde en 2020.

Evidemment, un préalable est l'élaboration d'un Plan à 20 ans pour une mise en oeuvre cohérente des premières urgences : énergies, agriculture, urbanisme, transports, industries, communications, citoyenneté, niveaux régionaux de population d'équilibre, institutions, programmes nationaux, projets régionaux, réglementations. Rien que l'énoncé de telles têtes de chapitres révèle ce Plan comme un instrument de recréation du sens de la vie sociale à l'intérieur et en soutien d'une évolution de grande ampleur, ce que nous avons appelé une recréation du réel.

C'est prétentieux, la recréation du réel ? Tant mieux si on peut trouver d'autres termes, mais ce niveau d'ambition est indispensable afin que la réalisation se déroule comme une évolution naturelle, ce qu'elle doit être par principe "en démocratie" pour une réalisation en temps minimal en jouant des souplesses d'ajustements - seule une machine imbécile pourrait croire qu'un Plan pourra tout dire parfaitement dans le détail.

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La réalisation est possible si les pays de pointe prennent le temps de présenter leurs premières mesures provisoirement unilatérales devant les autres pays, avec leurs propres justifications de ces mesures, en encourageant ces autres pays à développer leurs propres programmes pour des objectifs similaires selon leurs propres cultures et environnements. La réalisation est possible si, à l'intérieur des pays de pointe, l'opération est conduite, dans son intégralité et dans toutes ses composantes, avec une honnêteté "scientifique" - tant pis pour l'addiction aux flashes de communication et tant pis pour le mythe de la perfection absolue dans les sciences et les techniques.

La réalisation implique l'explicitation du "nouveau" mental social, pas seulement l'explicitation des objectifs d'un Plan à partir de grandes finalités : les valeurs à privilégier, l'interprétation de ces valeurs dans une éthique de vie, dans l'étiquette des interactions entre les personnes, dans la nouvelle économie des contributions personnelles de chacun pour ses propres compétences à des projets publics.

La réalisation se fera d'elle-même en quelques mois si les orientations et les cadres forcément autoritaires de la recréation sociale sont traduits (à côté de programmes publics nationaux) en projets publics locaux ou régionaux impliquant un grand nombre de citoyens dans des réalisations concrètes - par roulement imposé, sinon les projets locaux seront automatiquement uniquement peuplés de "bons à rien" ou pire.

Les choix de réalisation et les corrections en cours de réalisation pourront se définir et se consolider par l'exercice de formes diverses de "démocratie directe" dans les projets locaux comme dans les prises des décisions difficiles au plus haut niveau - au travers de pratiques normalisées des "débats" et "prises de décisions collectives", notamment dans la conduite des réunions à distance.

A ce niveau d'ambition et dans la réalisation, il existe certainement beaucoup d'alternatives imaginables selon la culture et l'histoire, par exemple dans le dosage entre l'autoritaire et le participatif, entre l'action publique directe et l'aide (conditionnée) aux entreprises et aux exploitations agricoles, dans les évolutions du droit de propriété, etc. De toute façon, le meilleur usage de nos capacités d'imagination et d'organisation ne serait-il pas dans l'élaboration d'un Plan crédible ? Et le meilleur usage de l'informatique ne serait-il pas dans l'extension des partages d'expérience, dans les conduites de projets participatifs, dans les instanciations de "démocratie directe" ?

Plusieurs billets précédents de ce blog abordent ces derniers sujets secondaires, néanmoins cruciaux.