Connaissez-vous les Réseaux d'Echange Réciproque de Savoir (RERS) ?

Ce sont des centres virtuels de mise en contact entre voisins dans une ville ou entre habitants d'une région géographique. Chaque participant propose son savoir en vue de le présenter aux autres au cours d'une démonstration ou d'un cours particulier à domicile. Tout le fonctionnement est fondé sur le volontariat et la réciprocité. Toute idée de rémunération est proscrite.

Malgré quelques convergences, notamment la gratuité et le volontariat, les différences sont importantes avec nos propres recommandations sur les sociétés virtuelles pour la transmission des compétences. Ces différences constituent une opportunité de critiques et de propositions, car nous pensons que les RERS méritent de réussir.

Une critique d'abord. Dès lors que chaque RERS, réseau virtuel local, n'est que l'instrument des propositions mais pas celui de la réalisation de l'échange des savoirs, et dès lors que tous les participants se connaîssent ou peuvent facilement s'informer sur l'identité sociale des autres, comment éviter le poison des rivalités, les crispations sur les normes de réussite formelle des échanges selon les catégories de savoirs, la dérive vers une forme de grand concours, même et peut-être d'autant plus dans un contexte bénévole ? Le danger est donc soit celui de l'extinction des réseaux, soit celui de l'explosion vers un grand bastringue pour la reconnaissance médiatique de quelques vedettes ou futurs élus.

Quelques propositions.

Pour canaliser les pesanteurs sociales, il est nécessaire que chaque réseau virtuel local puisse créer et entretenir sa propre culture de l'échange. Les conditions peuvent en être trouvées au travers d'une spécialisation locale sur quelques domaines de compétences ancrés sur le terrain (au sens large, par exemple la vie et les métiers de la montagne, de la vigne...). Cette spécialisation n'est pas une fuite vers la facilité (toute relative), mais d'abord une façon de se donner des finalités, peut-être même au travers d'actions locales ou projets d'intérêt public (pas forcément bénévoles) requérant des échanges (bénévoles) entre des contributeurs.

Alors, une plate forme nationale apporterait sa propre valeur ajoutée par l'enrichissement réciproque entre les réseaux locaux ainsi spécialisés de leur propre initiative.