A l'origine, le Web est un univers décentralisé. Dans cet univers, chaque ordinateur connecté peut être un fournisseur d'informations.

Autrement dit, dans cette logique première, nous devrions tous avoir au moins un site web personnel !

L'Internet qu'on nous vend, c'est tout autre chose. C'est un monde merveilleux de services mis à notre disposition, y compris le téléphone, la télévision, les vidéos à la demande (pour ceux qui ont le "haut débit").

Et, plutôt que de nous inviter à créer notre propre site web, on nous offre un abri préaménagé dans un "réseau social" à la mode. Passons sur le constat que, techniquement, cette offre de "réseau social" ne fait qu'emballer des services déjà existants par ailleurs au détail sur le Web, et admettons que cet emballage constitue en soi un progrès. Le fait est que notre site "socialisé" se trouve alors physiquement à l'autre bout du monde, et que tout le trafic associé à ce site représente un gâchis, car ce trafic est à 98% d'intérêt local ou régional. Oui, beaucoup de petits gâchis font un très gros gâchis à l'échelle de la planète. Et cette centralisation de toutes nos oeuvres et relations individuelles sous une forme standardisée nourrit une énorme machinerie d'arrière plan, qui analyse statistiquement nos centres d'intérêt, nos comportements, nos réactions aux thèmes de propagande du jour, etc.

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Voici un lien vers une conférence étonnante http://www.fdn.fr/internet-libre-ou-minitel-2.html donnée par Benjamin Bayart sur le thème "Internet libre, ou Minitel 2.0 ?". La qualité de la vidéo n'est pas extra, mais le discours sort vraiment du ronron ordinaire. On apprend beaucoup sur l'histoire d'Internet et son évolution récente, d'un point de vue inhabituel, celui d'un fournisseur d'accès à l'esprit libre. Accrochez-vous, cela vaut la peine.